Le débarquement de Normandie (6 juin 1944)
Mis à jour le lundi 29 avril 2024
Dans le cadre du thème au programme en BCP, "guerres européennes, guerres mondiales, guerres totales", M. ESNEAULT du LP Michotte propose cette analyse d’une événement majeur de la seconde guerre mondiale, le "D-Day".
Qu’est ce que le D-DAY ? En quoi est-ce important ?
le D-Day est un anglicisme qui désigne le jour-J, le 6 juin 1944 c’est à dire le jour choisi par les Alliés pour reconquérir l’Europe contre les forces de l’Axe. Ce jour est aussi connu sous le nom de "Débarquement de Normandie" car c’est en Normandie que les Alliés ont repris les combats en Europe.
D’un point de vue militaire, c’est un tournant de la guerre, car il marque le début de la reconquête de l’Europe de l’Ouest par les Alliés. C’est également un marqueur technologique car les Alliés ont choisi d’emmener avec eux le matériel pour débarquer plutôt que de s’emparer d’un port en eau profonde. C’est également la plus grosse opération amphibie jamais menée au XXè siècle à laquelle vont participer plus d’un million de soldats de 21 nationalités différentes. Enfin, le D-Day marque le début de la bataille de Normandie, qui se termine en septembre 1944 par la reddition de la place forte du Havre, et qui verra la mort de plus de 5000 civils et la destruction de centaines de villes.
Comment s’est-il déroulé ?
Le débarquement est une opération combinée se déroulant en plusieurs étapes.
-tout d’abord, l’Opération Neptune ,une opération maritime, qui vise à rassembler les navires alliés dans les ports du Sud de l’Angleterre, puis de progresser en direction de la Normandie pour attaquer les fortifications du Mur de L’atlantique, protéger els ocvois et débarquer hommes et matériels sur les plages.
-l’opération Overlord, le débarquement sur les plages en lui-même, qui est la plus grande opération logistique de débarquement militaire, trois millions de soldats, principalement américains, britanniques, canadiens, australiens, néo-zélandais, mais aussi d’autres forces alliées (Forces françaises libres, Armée polonaise de l’Ouest, belges, tchécoslovaques, néerlandaises et norvégiennes). traversant la Manche depuis la Grande-Bretagne pour débarquer en Normandie, dont plus de 150 000 pour le seul jour J. Outre cet effectif colossal qui garantit la supériorité numérique des Alliés, ceux-ci disposent d’un matériel terrestre et aérien considérable, la proximité des bases aériennes britanniques puis la création d’aérodromes en France ainsi que de ports provisoires leur donnant à la fois la maîtrise totale du ciel et des ressources sans cesse croissantes en hommes, en véhicules, en munitions et en équipements.
-l’opération Fortitude, qui vise à faire croire que l’opération overlord n’est qu’une diversion et que d’importantes forces seront en fait envoyées sur la région de Calais. Une armée fictive est entièrement créée, le First US Army Group (FUSAG), « commandée » par le redouté général Patton, utilisant des bâtiments et un équipement factices (dont des chars d’assaut gonflables appelés « dummies »), et produisant un trafic radio fictif. Les Allemands, désireux de connaître la date et le lieu du débarquement, ont un réseau d’espions dans tout le sud de l’Angleterre.
-l’opération Pluto vise à permettre un approvisionnement conséquent en carburant (15 000 tonnes à J+41 ) pour les 200 000 véhicules qui auraient déjà été débarqués mais également le carburant des avions ou le mazout des navires de la zone. Il s’agissait de dérouler entre l’île de Wight et Querqueville, soit une centaine de kilomètres, dix tuyaux souples sous la mer (Pipe-Lines Under The Ocean ou PLUTO). Pendant les 10 premiers jours, les Alliés faisaient échouer sur les plages des LCT remplis de jerricans d’essence. En parallèle, deux points d’ancrage pour pétroliers étaient installés au large de Sainte-Honorine-des-Pertes et reliés à la côte et au mont Cauvin par des tuyaux souples. Un terminal pétrolier sommaire était installé le long des jetées de Port-en-Bessin et relié lui aussi au Mont-Cauvin par un oléoduc.
À partir du 15 juillet, ces systèmes d’approvisionnement dit mineurs devaient être remplacés par des systèmes de plus grande échelle à partir du port de Cherbourg reconquis, Cherbourg devenant le 4th USMajor Port et n’étant rétrocédé à la France que le 14 octobre 1945. Le terminal pétrolier d’avant-guerre de la marine nationale de la digue de Querqueville devait être remis en marche avec l’accostage de gros pétroliers mais surtout avec la mise en place d’un oléoduc sous la Manche, mais les importantes destructions allemandes du port ne permirent au premier pétrolier allié de n’accoster à Querqueville que le 25 juillet.
Quel est l’ordre de bataille ?
D’est en ouest, l’ordre de bataille était approximativement le suivant :
- la 6e division aéroportée britannique, à laquelle était attaché le 1er bataillon canadien de parachutistes, pour partie parachutée et pour partie aérotransportée en planeurs Horsa, atterrit à l’est de l’Orne pour couvrir le flanc gauche ;
- la 1st Special Service Brigade comprenant les commandos britanniques 3e commando (en), 4e commando, 6e commando (en) et 45e commando (en) des Royal Marines, débarque à Ouistreham dans le secteur Queen Red (à l’extrême gauche). Les hommes du 4e commando sont renforcés par les 1er et 8e French Troop (les 177 fusiliers marins français du commandant Kieffer) des 10e commandos interalliés ;
- la 3e division d’infanterie britannique et la 27e brigade cuirassée à Sword Beach, de Ouistreham à Lion-sur-Mer ;
- le 41e commando (en) de la 4th Special Service Brigade avec les 46e commando (en), 47e commando (en) et 48e commando (en), débarque à la droite de Sword Beach ;
- la 3e division d’infanterie et la 2e brigade blindée de l’armée Canadienne, la 2de brigade cuirassée et le 48e (RM) commando à Juno Beach, entre Saint-Aubin-sur-Mer et Courseulles-sur-Mer ;
- le 46e commando (en) de la 4th Special Service Brigade à Juno doit escalader la falaise à gauche de l’estuaire de l’Orne et y détruire une batterie (la puissance de feu de cette batterie étant apparue comme négligeable, le 46e commando est mis de côté comme une réserve flottante et débarque à Jour J+1) ;
- la 50e division britannique et la 8e brigade cuirassée à Gold Beach, de La Rivière à Arromanches ;
- le 47e commando (en) de la 4th Special Service Brigade sur le flanc ouest de Gold beach ;
- le 5e corps américain (1re division d’infanterie et 29e division d’infanterie) de l’US Army à Omaha Beach, de Sainte-Honorine-des-Pertes à Vierville-sur-Mer ;
- le 2e bataillon de rangers américain à la pointe du Hoc ;
- le 7e corps d’armée (États-Unis) (4e division d’infanterie plus d’autres éléments) à Utah Beach, autour de Pouppeville et La Madeleine ;
- la 101e division aéroportée américaine parachutée autour de Vierville (opération Albany) ;
- la 82e division aéroportée américaine parachutée autour de Sainte-Mère-Église, protégeant le flanc droit (opération Boston) ;
- 36 parachutistes français de la France libre du 4e bataillon du Special Air Service (SAS) sont parachutés sur 2 zones différentes en Bretagne le soir du 5 juin (opération Dingson à Plumelec et opération Samwest à Duault). Dans la nuit du 7 au 8 juin, 18 groupes de sabotage de ce bataillon sont aussi parachutés, c’est l’opération Cooney parties. Il y aura d’autres parachutages d’hommes (538 au total) et surtout de conteneursn. 3 jusqu’à la Libération de la Bretagne début août8,9.
- Les actions des FFI, Forces françaises de l’intérieur, des SAS et du Maquis aident à perturber les lignes de communications allemandes.
Quelles sont les forces Allemandes en Normandie ?
Le rivage a été largement fortifié par l’organisation Todt dans le cadre du mur de l’Atlantique. Il est gardé par 4 divisions, dont une seule, la 352e division d’infanterie, est de qualité standard. La plupart des autres unités est constituée d’hommes qui (souvent pour des raisons médicales) sont considérés comme inaptes au front de l’Est et de troupes étrangères, surtout russes, les Osttruppen ayant incorporé l’armée allemande plutôt que de devenir des prisonniers de guerre. La 21.Panzerdivision est positionnée entre Caen et Falaise, le 6e régiment de chasseurs parachutistes (Fallschirmjäger) défend Carentan et la 12.SS-Panzerdivision est stationnée entre la Seine et l’Orne autour de Dreux. Les hommes de cette dernière sont recrutés parmi les Jeunesses hitlériennes à partir de l’âge de 16 ans, et acquerront une réputation de férocité dans les combats à venir. Les marécages proches d’Utah Beach ont été inondés pour prévenir tout parachutage et rendre difficile une sortie des plages.
Avant la bataille, les Alliés ont soigneusement cartographié les zones de débarquement, en prêtant une attention particulière à la météo en Manche. Les conditions propices à un débarquement sont hasardeuses : marée basse à l’aube pour éviter les obstacles anti-navires, que les Allemands ont concentrés sur la ligne de marée haute ; entre un jour avant et quatre jours après la pleine lune pour des raisons de marée ; temps calme, avec des vents inférieurs à la force 3 (moins de 12 km/h) sur la côte, et à la force 4 (moins de 20 km/h) au large ; couverture nuageuse peu épaisse jusqu’à une altitude de 2 400 m, et la base des nuages au-dessus de 900 m d’altitude ; visibilité supérieure à 4,5 km. Pour ces mêmes raisons, les Allemands ne craignent pas de débarquement à cette date.
Quelles sont les conséquences du Débarquement ?
Le Débarquement se prolonge par la bataille de Normandie.
Le prmier élément est une victoire logisitque : standardisation des munitions, Liberty ships, (des cargos à durée de construction courte), disponiblité des matières premières...
Le débarquement en Normandie est coûteux en termes d’hommes et de matériel pour les Alliés, bien que réussi dans le premier temps de l’opération (établissement d’une tête de pont), grâce à l’expérience acquise dans les débarquements antérieurs, Dieppe (août 1942), Afrique du Nord (novembre 1942), Sicile (juillet 1943), Anzio (janvier 1944), et surtout, grâce aux énormes capacités matérielles et techniques, à la maîtrise du ciel et à la parfaite coordination des actions. L’échec de la 3e division à prendre Caen, un objectif trop ambitieux pour le premier jour de l’opération, va bloquer l’action pendant un mois. La prise fortuite de Villers-Bocage, suivie par l’échec de son renforcement et sa reprise par la brigade allemande de Michael Wittmann, brise l’offensive des Britanniques. Le débarquement est la dernière grande ofensive menée par les forces brtianniques lors de la seconde guerre mondiale.
La Normandie a été une des régions françaises les plus durement éprouvées par la Seconde Guerre mondiale. Caen, Saint-Lô, Le Havre, des milliers de villages sont des champs de ruines, les champs sont inexploitables et les récoltes détruites. L’utilisation massive des bombardements aériens par les Alliés pour déloger les troupes allemandes de leurs positions retranchées et couper les voies de communication vont faire de nombreuses victimes civiles. Le bilan est estimé à plus de 50 000 victimes civiles normandes, ce qui justifiera les plans du RNU lors de la Reconstruction.
https://histoire-image.org/albums/debarquement-normandie
https://www.lehavre.fr//ma-ville/et-lunesco-reconnut-le-havre
lettres-histoire.ac-versailles.fr/IMG/pdf/INTERLIGNES_no39_-_Enseigner_autrement_l_histoire-geographie_en_LP.pdf
www.decitre.fr/livres/enseigner-l-histoire-autrement-9782850084287.html
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